Le projet

Il est 8h du matin, les répétitions commencent dans la grande salle de l’Opéra Bastille. Les violons s’accordent, les chanteurs se chauffent la voix. Quelques dizaines de mètres au-dessus des musiciens, sur les toits de l’opéra, les plantes aussi se réchauffent tandis que le soleil illumine la capitale. Et c’est un autre type d’artiste qui vient s’occuper d’un autre type de culture : les maraîchers de Topager entretiennent et récoltent les fruits de la saison. La matinée est active sur les toits avec en toile de fond la vue splendide qui s’offre à eux.

Comment peut-on, dans une ville telle que Paris dont l’autonomie alimentaire n’est que de quatre jours, pratiquer l’agroécologie et en vivre tout en nourrissant la population locale ?

En 2016, Topager est lauréat de l’appel à projet ParisCulteurs pour la végétalisation des toits de l’Opéra Bastille. Suite à 2 ans d’études et de travaux préparatoires, les premiers semis vont pouvoir germer ce printemps. Sur les 2 500 m² de surface végétalisée, 1 000 m² seront cultivés divers types de légumes, jeunes pousses, petits fruits, herbes aromatiques et fleurs comestibles. Dans un souci de développer et favoriser la biodiversité dans Paris, une large gamme de variétés anciennes, rustiques et au goût prononcé est sélectionnée pour la production.

L’Opéra 4 Saisons va respirer la vie ! 

Notre objectif est d’appliquer des procédés culturaux les plus naturels possibles en n’ayant aucun recours aux produits phytosanitaires, même ceux autorisés en agriculture biologique. Nous nous inspirons par exemple des principes de protection biologique intégrée qui visent à attirer et maintenir sur place les prédateurs des éventuels ravageurs de nos cultures. De fait, des refuges de biodiversité sont disposés sur les toits pour favoriser le développement d’insectes pollinisateurs et d’auxiliaires de cultures, des nichoirs permettent d’attirer les oiseaux. Nous affectionnons aussi beaucoup le compagnonnage, c’est à dire l’association de plantes qui s’entraident : l’oignon va repousser la mouche de la carotte ; le haricot, lui, va capter l’azote de l’air et le restituer dans le sol pour nourrir les tomates et les courges qui en sont très friandes !